How much time do we have ... ? |Liss|

Le crayon dérapa sur la feuille blanche. Pour son premier trait, la jeune femme s'était ratée. Son dessin n'allait probablement ressembler à rien. Encore une de ses tornades faites de lignes courbées noires en brouillon. Peut-être cela représentait-il les humeurs et émotions de la jeune femme. C'est ce que Mady pensait. Après tout, plus d'une personne serait perturbée dans cette université étrange avec des meurtres quasiment hebdomadaires. C'est seulement que la jeune artiste pensait avoir dépassé ce stade, être prête à souffrir et à devenir plus forte pour enfin attraper celui qui a fait ça.

Il fallait croire que non. Peut-être n'était-elle pas assez optimiste, mais ses recherches pour coincer le tueur ne menaient à rien. a chaque fois qu'une idée lui venait en tête et qu'elle cherchait dans cette direction, il n'y avait rien. Pas un indice, rien. Comme si le tueur avait fait bien attention de couvrir ses traces pour être sûr de ne pas être retrouvé. Bien qu'elle détestait ce psychopathe sanguinaire, Madyson devait avouer que pour le moment, ça marchait.

En soupirant, elle leva ses yeux bleus de sa feuille et observa la bibliothèque où elle avait prit place, une quinzaine de minutes auparavant. Son regard dériva sur la poubelle de la salle principale, remplie de ses feuilles précédentes, placée entre deux étagères remplies de bouquins de toutes sortes. C'était un lieu calme et paisible, et Madyson y venait souvent ,discuter avec sa solitude, réfléchir, et dessiner. Ça lui permettait de penser à autre chose, de s'évaporer dans le monde de l'abstrait où tout est si simple, dessiné sur une feuille de papier. La jeune blondinette observa sa feuille où régnait un chaos monstre. Elle n'arriverait à rien ce soir. Soupirant à nouveau, elle prit la feuille de papier entre ses mains et entreprit de la froisser et de la réduire en bouillie. Puis d'un même élan, elle se leva et se dirigea vers la poubelle, qu'elle comptait bien agrémenter d'encore une de ses œuvres ratées.

Elle se leva, mais perdue dans ses pensées et colérique, elle ne vit pas la forme qui se dirigea vers elle, de façon probablement aléatoire, sans le faire exprès (en fait c'était plutôt Madyson qui s'était mis sur sa route), et elle la heurta. D'abord, un silence se fit, puis elle se rendit compte que le sol se rapprochait à une vitesse étonnement rapide. Bientôt, elle s'étala par terre de tout son long. Et oui, Madyson et l'équilibre, c'était deux ...

*Bon sang, mais qu'est-ce qu'il m'arrive aujourd'hui ? Ne suis-je bonne qu'à heurter les gens ? Pourtant j'ai fais attention cette fois. Vu le monde qui peuplé la bibliothèque, il fallait bien ça.*

<<Ahaha... Excuse-moi mais Ahahah. C'est un mélange de gêne et de vrai rire ! Si tu avais vu la tête que tu as faite et les pas que j'ai fais avant de me rattraper ! Ahaha. Je suis...Aahaha...Liss Freman.>>

Et oui, vous l'avez deviné, la jeune Madyson était étalée par terre. La jeune femme maladroite se releva tant bien que mal, se préparant à présenter ses excuses platement à la jeune femme sur qui elle avait foncé dessus. Mais de façon qui surpris Mady, cette dernière l'aida à se relever, et tenta de lui parler avant d'exploser de rire. D'abord surprise, la jeune Madyson l'observa avec étonnement, et puis il faut croire que sa joie est communicative, car Madyson sourit, puis elle joignit la jeune femme dans son fou rire.

Les quelques personnes présentes relevèrent la tête et les dévisagèrent avec un air mauvais. Certaines préféraient probablement étudier dans le silence, avec leurs bouquins, laisser ce tueur opérer dans l'ombre, ne rien faire, et laisser ces pauvres gens mourir. Madyson n'a jamais dit qu'elle était quelqu'un de très courageux, mais elle œuvrait pour ce qu'elle croyait juste. La peur la freinait parfois, bien sûr elle avait peur. Elle était effrayée même; si ça n'avait tenu qu'à elle, elle serait partie en courant en prenant ses jambes à son coup. Mais elle luttait pour contrôler sa peur et aider les autres adolescents dans leur chasse.

La réceptionniste les vira dehors, l'air méchant en leur exposant des arguments que Madyson n'écoutait même pas. Elle était bien trop occupée à tenter de reprendre son souffle saccadé. La jeune femme que Madyson avait poussé se prénommait Liss Freman. Un bien joli nom pour la jolie blonde. Madyson tenta de se calmer, une fois dans le couloir. Pour ce faire, elle se décala un peu de Liss, détourna son regard, sachant que son fou rire repartirait si elle croisait de nouveau son regard, puis elle répondit, reprenant son souffle:

- Mad... Madyson Riley... Et excuse moi d.. de... enfin tu sais quoi...

Et c'est partit. Madyson pouffa de façon pas très élégante, et elle s'explosa de rire. La jeune femme s'appuya contre le mur et s'y laisse glisser lentement tout en rigolant. Décidément, Madyson était persuadée de ne pas avoir rit comme ça depuis plusieurs années, et encore moins d'avoir sourit dès l'arrivée de ce tueur. Ses yeux se posèrent à nouveau sur Liss, et elle lui fit un grand sourire, de reconnaissance cette fois. Madyson se frotta le coude où elle était tombe quelques minutes avant, mais ça n'était rien de grave. Son fou rire repartit de plus belle.

La jeune fille essaya de se présenter calement mais ce fut impossible ; elle réussi tout de même à articuler son nom. Madyson Riley...Mady. Ce surnom devait être celui qu'on lui donnait à chaque fois mais c'était vraiment mignon.
Plus Liss riait plus elle avait envie de rire. Elle avait beau détourner son regard et essayait de se concentrer sur le long couloir mais rien n'y faisait. Madyson essaya de s'asseoir en le laissant glisser sur le mur ett repartit dans fou rire bruyant. Rien que le son fit repartir Liss dans son rire.
Il fallut plusieurs minutes pour aux deux jeunes fille pour s'arrêter totalement mais même comme ça , elles évitèrent un instant de croiser leurs regards. Puis quand poser une question fut envisageable, Liss se rappela qu'elle avait remarqué mady dessiner sur la table de la bibliothèque.

<< Dit... Tu dessine ? >>

la réponse quoi que évidente demandai quand même une confirmation. Mady dessinait peut-être pour le plaisir ou parce que c'était ses études et après Liss pourrait lui demandait ce qu'elle était en train de faire avant qu'elles ne se percutent.
Rien que l'évocation, intérieur certes mais une évocation quand même, la faisait vraiment sourire. Elle se tourna calmement vers Mady pour la questionner du regard.

Comme ça faisait du bien de rire. Madyson en avait presque oublié les bienfaits durant toutes ces années. Et partager son fou rire avec quelqu'un, c'est encore mieux. Le rire de la jeune femme s'estompa au fur et à mesure, de même pour Liss, mais elles évitèrent de se regarder pour ne pas pouffer de rire à nouveau. Cette dernière prit d'ailleurs la parole, lui demandant si elle dessinait. Elle avait du la voir dans la bibliothèque tout à l'heure. Mais Madyson n'était pas arrivée à grand chose à la bibliothèque. Son dessin ou plutôt la qualité de son dessin reflétait son humeur, ses émotions. C'est d'ailleurs grâce à ça qu'elle s'exprimait, qu'elle arrivait à faire passer ses émotions sans pour autant en parler, ce qui était plus gênant pour elle. Finalement, Mady posa ses yeux bleus électriques dans ceux de la jeune femme pour lui répondre, d'une voix calme, le sourire aux lèvres:

- Oui... C'est la seule chose que je sais bien faire d'ailleurs, d'habitude ...

En effet, aujourd'hui, on appellerait pas ça un dessin, plutôt "une prise de tête" monstre. Curieuse de la jeune femme, Madyson se tourna vers elle, le fou rire passé à présent, puis elle lui demanda doucement:

- Et toi? Tu fais quoi ici?

[...] D'habitude...

Liss sourit à cette allusion. Le dessin de toute à l'heure ne devait pas être une franche réussite aux yeux de Mady. Elle devait d'habitude, certainement, dessiner très bien mais les récents événements, la nouvelle disparition entre autres, ne devait pas franchement stimuler son imagination.

La jeune Mady lui demanda ce qu'elle faisait Liss ici. Ces dernier temps, Liss ne le savait plus trop. Même si ces études la passionnaient de plus en plus, elle les voyait également de plus en plus comme un loisir qu'elle était obligé de suivre. Les livres et leurs auteur, son dernier loisir.

<< Moi ? De la littérature. Enfin je l'étudie. >>

Liss esquissa un sourire maladroit. Elle regarda Mady dans les yeux. Ses yeux bleu semblait électriser. Ils pétillaient de bonheur et d'énergie. Son corps tout entier était plein d'énergie d'ailleurs. Une boule de bonne humeur.
Liss lui souris mais franchement cette fois. Elle pris la mèche qui pendait devant ses yeux et avec sa main droit la fit glisser derrière son oreille. Puis elle s'adressa à Liss :

<< Je crois que cette vieille dame ne voudra plus nous voir là dedans. Dommage, moi qui aime les livres.>>

Même si cette phrase n'était pas vraiment faite de manière légère car elle était surement vrai, Liss ne put s'empêcher d'en rire un petit peu. Mais pour elle ce n'était pas vraiment grave puisqu'elle connaissait une grande majorité des livres, d'auteur connue ou pas,par coeur.

Ça s'est vrai. Les récents événements n'aidaient pas Madyson à se re-concentrer pour dessiner bien. elle en était plus perturbée qu'autre chose, même si elle tentait de faire bonne figure. Ca devait la perturber bien qu'elle fisse tout pour que ça ne se voit pas. Enfin bon. Elle n'était pas insensible à tout ça, c'était la bonne nouvelle.

Et puis Liss répondit à sa question en l'informant qu'elle étudiait la littérature. C'était une discipline difficile mais intéressante selon Mady bien que ça n'était pas son choix pour ses études; elle n'aimait pas le frnaçais. Elle leva les yeux vers Liss, pleins d'admiration. Si elle réussissait dans cette voix, ça serait une grande réussite personnelle selon Madyson.

Madyson lui retourna son sourire affectueux de la même façon, et elle soupira doucement. Elle eut un léger sourire à la remarque de la jeune femme. Dite de façon légère, mais solennellement vraie. Enfin bon. Madyson pourrait travailler à l'extérieur de la bibliothèque si elle le désirait, ça serait en revanche plus dur pour Liss.

Comme Liss l'avait remarqué, son corps semblait empreint d'une énergie indéfinissable, et c'est ce pourquoi elle ne pouvait et ne voulait pas rester au même endroit trop longtemps. Elle se redressa donc doucement et tendit sa main à Liss, la fixant de son regard bleu, pour qu'elle se relève:

- A défaut de la bibliothèque, on a toute l'université, alors tu viens ?

Aller faire un petit tour pour se dégourdir les jambes, rien de tel pour faire plus ample connaissance. C'était souvent ainsi que ça se passait entre les gens. Rencontre accidentelle, promenade, rencontres, amitiés, liens, et plus si affinités.

Liss attrapa la main que lui tendait Madyson. Cette jeune fille était vraiment sympathique contrairement à certaines jeunes filles qui auraient profiter de ce visage magnifique et de ses formes pour exercer un pouvoir sur les hommes et ridiculisée tout les pauvrettes qui croiseraient leur route. Oui...Bon...Comparée Mady à ce genre de fille n'était vraiment pas très flatteur.
Mais il est vrai que toute les jeunes filles aussi blonde et jolie étaient toute comme cela. Mais c'est l'exception qui confirme la règle, non ? Espérons qu'elle soit vraiment un exception sinon Liss serait certainement déçu.

Liss attrapa donc la main tendu par le jeune blonde et se releva avec son aide. Une fois bien relevait, elle tapota son jean cigarette pour enlever le peu de poussière qui se trouvait dessus. Elle n'aimait pas avoir de la poussière sur et ne peu s'empêcher de l'enlever même après s'être assis un instant sur le sol d'un couloir ou sur un parquet. Mady avait déjà fait quelques pas quand Liss fini de tapoter son jean et releva la tête. Liss fit quelques pas rapides pour la rattraper.

<< Je veux bien aller me promener mais faire toute l'université ça va nous prendre du temps ! >>

L'humour,l'humour, l'humour...

<< Tu es là depuis quand ? à Red Wing j'entend...>>

Liss attendait une réponse en tout en avançant dans le long couloir qui passait devant plusieurs salles de français et de langues vivantes.Elle le savait car, elle utilisait souvent ses salles pour ses étude de littérature et Liss savait où se trouvait les salles de langues vivantes car elle avait pris l'option espagnol. Liss adorait l'Espagne et ses coutumes colorés, sa langue magnifique. Mais ce n'était pas le sujet de départ. Liss se souvint qu'elle marchait à côté de Mady quand sa voix cristalline résonna dans le couloir. Saleté de couloir qui amplifiait les voix, à coup sûr un professeur leur demanderait de ne pas restait là parce qu'elles "perturberaient le cour qui se déroulent ici"...

Certes, elles n'avaient pas spécialement envie de faire le tour de toute l'université, comme l'avait dit Liss, ça allait leur prendre du temps. Juste une petite balade de quelques minutes suffiraient amplement. Liss avait prit la main de la jeune femme pour se relever, qui esquissa un sourire, se rappelant de ce que la bibliothécaire leur avait dit. Elles passèrent devant les salles de langues vivantes. Ici on apprenait le français, et les autres langues parlées comme l'anglais, l'allemand, ou l'espagnol. C'était ici que Madyson avait eu son premier cours, cours de français. La prof leur avait demandé d'expliquer la raison de leur présence ici. Qu'est-ce que Madyson pouvait bien dire? De plus, personne ne la vraiment cru lorsqu'elle a expliqué son histoire. enfin bon, elle s'en fichait pas mal. C'était pas ça l'important.

Mady tourna la tête vers Liss qui lui avait demandé depuis combien de temps elle était là, et Madyson n'eut pas à réfléchir beaucoup à cette question. Elle sentait qu'elle pouvait dire la vérité à Liss, qu'elle ne serait pas comme les autres et qu'elle ne la jugerait pas.

- Ça fait pratiquement deux ans que je suis là. Et toi?

Madyson ne doutait pas qu'un prof sortirait bientôt de sa salle en leur demandant de baisser d'un ton pour ne pas perturber les cours. Et à cet instant, Madyson aurait une envie perturbante de lui rétorquer: Vous avez qu'à faire cours la porte fermée pour commencer! Mais bon. Ça serait l'exclusion définitive, et bien qu'elle n'aime pas particulièrement cet endroit, tout était mieux que chez elle, avec sa mère droguée et son père naïf; et puis ici, il y avait Sky.

Deux ans...Cela faisait deux ans que Mady était là. Elle ne semblait ni rebuter ni désireuse de partir. Mais peut-être que c'était mieux ici pour elle. Même un endroit où un tueur en série rodait pouvait être mieux que chez soi parfois. Liss ne voulait pas n'ont plus retourner chez elle. Mais rester à Red Wing était dangereux et puis ça lui faisait peur aussi.

Madyson ne semblait avoir menti. Certaine rallonger ou raccourcissais le temps qu'elles avaient passés ici pour différentes raisons assez stupide ou pour qu'on ne les juge pas. Liss ne jugerai pas Mady de toute façon. Avoir passé deux ans ici sans être devenue fou ou complètement morose et renfermé était un exploit. Liss ne pouvait qu'être . Il fallait une sacrée personnalité pour ça ou alors avoir de bons amis. Quand Madyson lui retourna la question, Liss grimaça. Elle n'aimait pas se souvenir de son jour d'arrivé ni du temps qui s'était écouler depuis mais elle répondit quand même.

<< Un peu moins d'un ans. 10 mois pour être précise. Quand j'y pense, même avec tout ce qui nous arrive, je n'ai pas vu le temps passer.>>

Elle sourit. C'est vrai que le temps passait rapidement.Qu'importe les événements , le temps filait. D'ici deux mois, Liss aurait passé un an ici. Elle s'était attaché à cette endroit et n'en repartirait pas sans y laisser un bout de son âme. Elle serai triste en partant d'ici. Si elle parvenait à partir évidement... Toujours souriante elle continua de marcher à côté de la blonde.

Y'a pas qu'une seule blonde, elle sont blondes toutes les deux! (XD) Bref. Madyson venait d'avoir la réponse à sa question: 10 mois. Liss ne devait pas encore avoir tout vu de Red Wing. Mais 10 mois étaient suffisants pour se faire une idée de la situation: ville étrange, gens étranges, étudiants accueillants (pour la plupart), et université bizarre pour cause des meurtres. Néanmoins, il était sûr et certain que Madyson se plaisait plus ici que chez elle. Pour tout l'or du monde elle ne serait pas retournée à sa "maison". Maintenant, elle vivait ici, elle ne voulait pas partir. Elle savait que les couloirs sombres et inquiétants lui manqueraient de toute façon. Et oui, bien qu'on en dise le contraire, on finissait par s'adapter et même à aimer cet endroit: syndrome étrange non? Un endroit plutôt attirant en apparence qui recèle finalement de l'horreur et du mystère qui en devient plus repoussant encore auquel on s'attache?

- T'inquiète pas, tu vas bien t'adapter ici. J'y suis arrivée, tu peux le faire.

Après tout, c'était bien vrai. Elle pouvait s'adapter. Mady soupçonnait en Liss une jeune femme forte et intelligente; elle y arriverait très bien. Au pire, Madyson serait là pour l'aider. Les deux jeunes femmes prirent un escalier descendant en direction du rez-de-chaussée.

Madyson lui avait répondu. Elle avait dit que si elle y était arrivé, Liss y arriverait. Sûrement qu'elle y arriverait aussi. Mais avec de l'aide, son caractère n'était pas assez fort pour le faire seul. Liss aurait certainement besoin d'amis par moment. Même si elle n'en avait pas beaucoup elle savait qu'elle pourrait compter sur Mady. Malgré qu'elle l'ai rencontré il y a moins d'une heure, Liss savait que c'était une personne de confiance sur qui elle pourrait se reposer si elle en avait besoin.

Elle empruntèrent l'escalier vide. Liss s'accrocha la rampe de l'escalier en fer rouillé par endroit. Combien de fois elle avait emprunté cette escalier ? Combien de fois elle avait sursauté quand une porte claquait dans la cage où tout résonnait ? Liss prenait souvent cet escalier assez tard le soir à la fin de cours tardif pour ses études. La cage d'escalier était assez lugubre dans le soleil couchant et il était généralement désert à son grand damne. Il arrivait cependant que quelques jeunes imbibés d'alcool viennent squatter le bâtiment. Là, Liss préférait être seule... Mais aujourd'hui, il n'y avait personne. Même pas une porte pour claquer ou une marche pour grincer.

Reportant son attention sur Mady, Liss prit une de ses mèches rebelles pour les ramener derrière son oreille. Ses cheveux n'étaient pas discipliné du tout contrairement à ceux de Madyson qui était fluides.

<<Il faudra bien que je m'habitue de toute façon, je ne compte pas retourner chez moi, ni ailleurs pour l'instant>>

Liss devrait certainement s'expliquer sur la raison de ce refus. Mais elle savait qu'elle le dirait à une bonne personne qui ne la jugerait pas trop rapidement.
Liss repassa encore une fois la main dans ses cheveux.Vraiment il fallait qu'elle investisse dans les soins capilaires...

Bien sûr que Liss pouvait compter sur Mady. Elle était plutôt du genre à ne pas laisser tomber ses amis, et à les aider du mieux qu'elle le pouvait. C'était une personne qui donnait beaucoup, sans pour autant toujours recevoir en échange. Exemple typique avec sa mère: Madyson avait énormément pris sur elle pour ne pas déprimer, et sombrer elle aussi dans des trucs pas très orthodoxes, mais sa mère n'avait rien voulu savoir. Elle continuait à se droguer comme si rien ne se passait, même si cela faisait du mal à sa fille, et elle le voyait, elle ne pouvait pas dire le contraire. Elle savait que ça lui faisait du mal de la voir aussi pétée tous les jours, de ne pas pouvoir en parler, de se demander si elle était la cause de tout ça. Oui, sa mère le savait. Et Madyson ne lui pardonnerait pas. Car grâce à elle, dans un certain sens, elle s'était endurcie, et avait gagné en insolence et en fort caractère. Même si elle ne s'en servait pas.

Liss lui répondit en disant qu'elle ne comptait pas rentrer chez elle, malgré tout ce qui se passait ici de terrifiant. C'était une décision courageuse, et Mady eut l'impression qu'elles avaient vécu un passé semblable. Elle lui répondit, l'air compatissant:

- Je sais exactement ce que tu ressens, Liss...

Elle n'ajouta rien: libre à elle de décider si elle voulait en parler ou non.

<< Toi non plus, tu n'as pas une famille géniale... Ma famille adoptive m'a envoyé ici parce qu'ils croient que je me drogue et que j'avais de mauvaise fréquentation...N'importe quoi. La drogue me révulse, je ne pourrai pas y toucher mais ils ne me croient pas. Alors je ne veux pas y retourner, il m'ont...déçu...>>>

<< Et toi ? si je ne suis pas indiscrète...>>

Madyson écouta ce que Liss lui disait. Elle aussi son histoire concernait la drogue... Comme le monde était petit. Tout était du pareil au même finalement, mais une question subsistait: pourquoi les personnes faisaient du mal à ceux qu'ils aiment? Etait-ce plus fort qu'eux de blesser les proches? Madyson avait beau retourner la question dans tous les sens, elle n'arrivait pas à trouver de réponse qui aie vraiment du sens. Peut-être était-ce insensé après tout. Peut-être était-ce un sentiment d'absolution semblable à l'amour, incompris et compliqué, qui les poussaient à faire ça. Dans tous les cas, les victimes étaient toujours les mêmes: les innocents.

La question que Liss retourna à Madyson sur son passé la retira de ses pensées. Aussi étrange que cela puisse paraître, Madyson n'avait pas franchement envie de s'étaler sur les erreurs de ses parents, et sur sa pauvre existence. Mais d'un autre côté, elle avait trouvé quelqu'un qui la comprenait en ayant vécu sensiblement la même chose. C'était quelqu'un avec qui elle pourrait jouer cartes sur tables, lui raconter ce qu'elle avait sur le cœur, elle pourrait lui raconter ce dont elle avait besoin de parler, sans se retenir comparé à d'autres être proches avec lesquelles vous ne voulez pas discuter de votre passé de peur de blesser ou d'ennuyer l'autre. Une confiance aveugle poussait Madyson à raconter sa vie, comment elle était arriver là. Les deux jeunes femmes arrivèrent au rez-de-chaussée, puis elles passèrent par la porte qui donnait sur les cours. La différence de température pique la peau de Madyson, bien qu'il ne fit pas froid, et la jeune femme commença:

- Ma mère avait... Disons un gros penchant pour la drogue

C'était loin de la réalité puisque le mot le plus approprié serait "problème" de drogue, enfin bon...

- Le jour où je l'ai découvert, j'ai pris sur moi pour ne rien dire... Mais un jour s'est devenu beaucoup trop. Je l'ai menacée d'arrêter ou je la dénoncerai. Je ne pouvais plus supporter ça. Mais elle s'en fichait pas mal de moi. C'est pour ça qu'elle m'a envoyée ici en persuadant mon père... Pour se débarrasser de moi... Surtout que je suis persuadée qu'elle savait ce qui se tramait ici...

Madyson inspira un bon coup. Elle se sentait délaissée d'un poids sur ses épaules et semblait plus libre à présent...

- C'est pour ça que je n'ai aucune envie d'y retourner...

La drogue semblait toucher plus d'un passé à Red Wing. Même la passé Madyson avait été touché. Elle même lui avait dit. Elles se comprenaient toutes les deux. Un passé que l'on ne souhaiterais pas même à son pire ennemi mais dont il était parfois bon de parlé.
Quand l'explication de Madyson se précisa, Liss se mordit la lèvre en repensant à son passé personnel. Elle connaissait les parents qui voulait se débarrasser de vous parce qu'il avait peur. C'est sûr que personne ne souhaiterais retourner chez soi avec un passé ainsi.

Dehors l'air frais pénétra les poumons de Liss. cela faisait du bien. Il ne faisait pas beau mais l'air était doux et frais. C'était une journée agréable.Quand elles passèrent la porte, Liss entendit Madyson soufflait. C'était dur pour tout le monde de parler de son passé quand on en avait un si terrible que les deux jeunes blondes.

Alors que la température fraiche picotait les joues blanches de Liss, elle prit la main de son amie et la regarda dans ses yeux bleus pétillants.

<< Avec un passé, il faut se serrer les coudes ! Alors...Ensembles ? >>

Ensemble... Liss n'avait plus depuis longtemps demandé à quelqu'un d'être son ami et de rester avec elle. Mais le faire avec Mady lui sembla tellement naturel que sa bouche devança son cerveau. Elles se comprenaient vraiment et avait un passé qui se ressemblait. Tout comme Liss, Mady savait que les personnes à qui l'on donnerait le plus de confiance pouvaient vous trahir, vous rejetez, vous blessez. Liss trouvait surtout en elle, une personne de confiance à qui elle pouvait donné une partie du poids qu'elle avait sur le dos. Liss n'avait pas ressenti sa depuis longtemps.
Liss tourna le tête et lâcha la main de Mady pour observer le paysage qui se présentait devant elle.

[Aaargh, c'est nul ]

Oh que oui la drogue avait une place importante dans la vie de Liss comme celle de Mady. Importante au sens péjoratif du terme puisque c'était elle qui les avait amenées ici: la question étant: pour le meilleur ou pour le pire? Pour l'instant, le pire serait envisageable étant donné les meurtres, les mystères. Mais en temps normal, l'université était probablement plus accueillante? Les professeurs semblaient maîtriser leurs matières sur le bout des doigts, ce qui en faisait une université compétente. Mais peu de gens le remarquaient puisque les meurtres monopolisaient l'attention des élèves comme de profs. Les deux jeunes femmes étaient dehors et marchaient dans la cour, Madyson avait fini par s'habituer au froid qui lui avait piqué la peau, mais pour être sûre de ne pas prendre froid, elle resserra son gilet autour d'elle. C'est alors que Liss lui parla.

- ...Ensembles!

Répondit Madyson avec un air plutôt enjoué. Elle était certaine qu'elle pourrait tout lui dire sans risquer de la perdre elle aussi, qu'elle s'en aille loin. Elle comprenait ce qui lui aviat été fait dans le passé, elle avait vécu sensiblement la même chose. et ô comme c'était réconfortant de savoir qu'elle aurait quelqu'un à qui parler dans les moments où ça n'ira pas, où elle aurait besoin de se confier... Madyson respira un bon coup, comme si même l'odeur de la bouffée d'air avait changée.

On peut dire qu'il est fini ?

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